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Cinématurnome s'intéresse au cinéma plus ou moins oublié (qui a donc 20 ans ou plus). On aime pas attribuer des notes ici alors pour faire joli il y a des lunes qui indiquent un facteur relatif d'obscurité, comme ça, pour rien.

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2012








Top 2012
1. Amour
2. Holy Motors
3. Moonrise Kingdom
4. Skyfall
5. This is not a film



(la liste de film suivant ne constituent pas l'entièreté des films de 2012 que j'ai vu, mais sont seulement des films que j'ai vu pendant une certaine période de temps et que j'ai décidé de commenter. Aussi c'est heu, très informel. yo man j'critique des films pis j'écris comme ça m'tente oké!)

This Is Not a Film, Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb, Iran

L'histoire est bien connue de ceux qui s'intéresse au cinéma en dehors d'Hollywood : Jafar Panahi, confirmé comme l'un des grands cinéaste iranien dès son premier long-métrage il y a 20 ans, a irrité des gens hauts placés de son pays, et donc il se fait coller un procès totalement inventé pour des raisons politiques, résultat il est actuellement en prison pour 6 ans et a également un ban de 20 ans l'interdisant de faire des films, sortir de son pays, bref sa carrière artistique est complètement foutu.

Juste avant de se faire balancer en prison, il réussi à envoyer à l'extérieur du pays un gâteau... un petit gâteau pour les gens du festival de Cannes.
Un gâteau où était caché à l'intérieur une clef USB. Sur la clef, This Is Not a Film.avi.

Intense!

Ce film (que voulez-vous que ce soit d'autre?) est donc peut-être bien l'ultime film de Jafar Panahi. Réalisé dans l'angoisse et en 4ème vitesse, pendant que les juges délibéraient sa cause. Panahi se filme coincé chez lui, téléphone son avocat, s'occupe de l'iguane de sa fille... Y a des photos de Michael Haneke, Charlie Chaplin sur ses murs... Il invite un ami (Mojtaba Mirtahmasb) pour qu'il prenne le contrôle de la caméra. Il décide de filmer son script qu'il n'aura jamais le temps de filmer en improvisant avec les objets de sa maison et en jouant tout les rôles... Après un moment il en vient à l'évidence que ça ne marche pas... Et le film continue, dans le vide.

Et c'est quand même extraordinaire. Panahi nous partage sa frustration et réalise un ultime propos politique, dans un univers incroyable noyé sous les feux d'artifices du nouvel an et qui culmine dans un plan séquence complètement dingue où incroyablement tout se recompose de lui même et atteint une conclusion. Un film qui ressemble à rien du tout et qui abonde en symboles. Ça m'a fait un peu penser à Close-Up (Abbas Kiarostami, 1990), autre film iranien qui est aussi un des meilleur film de l'histoire du cinéma à mon avis, par son rapport de film dans un film et le style de documentaire/essai (en plus qu'on alterne de formats d'image, sauf qu'étant au 21ème siècle ça joue entre la caméra digitale semi-pro et la caméra vidéo d'un téléphone).

Et ça m'a aussi fait pensé comment c'est vraiment la merde toute cette histoire. L'Iran est quand même un pays assez épatant, dès qu'il y a un peu de liberté, l'on y réalise des films vraiment complètement géniaux qui fout la honte aux autres pays voisins (La Vache, dans les années 60, premier vrai film complètement fou à sortir de ce pays, puis plein de bons films dans les 70s, arrive la révolution, plus rien jusqu'au renouveau super plein des années 90). Maintenant l'Iran a déclaré son club de réalisateurs illégaux, et un bonhomme comme le Abbas Kiarostami mentionné ci-haut se retrouve à faire des films en France ou ailleurs. Quel dommage.
FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH 

Beasts of the Southern Wild, Benh Zeitlin, États-Unis

C'est le fameux film est sorti grand vainqueur du Sundance, le festival incontournable de l'indie, et qui s'est mérité aussi les faveurs du public à Cannes dans la catégorie n00bz (Caméra d'or). Jafar Panahi réalisateur du film précédent a également gagné ce prix dans les 90s!

J'en ressors divisé. Le film se déroule dans un univers qui me charme facilement (le bayou du fin fond d'l'a swompe lousianaise, aaaah-hiiii !! dommage que le film ne soit pas en bon vieux français cajun malgré les quelques traces, par exemple le film se déroule sur l' "Isle de Charles Doucet") et c'est très joli. C'est sauvage, vieux, rouillé, et le film est tourné en 16mm, jadis format favori de l'indie mais rare de nos jours, il en résulte une image organique qui se prête bien à l'univers visuel.

Mais c'est tellement juste un mélodrame vide et manipulateur, oh. Le film pèse vraiment sa musique répétitive optimiste au xylophone (qui fait très indie, ou très pub d'assurance vie, selon vos habitudes de consommation) au moindre moment, essai de te faire succomber à la vision de l'enfant protagoniste (et qu'elle-est-donc-cute) qui vit dans ce monde post-Katrina. Les personnages n'ont pas de profondeur, malgré les évènements tragiques y pas de quoi s'attacher à eux, le film s'intéresse moins à eux qu'à essayer d'avoir un style. C'est frustrant.
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Amo
ur, Michael Haneke, France/Allemagne/Autriche

(c'est énervant, c'est quasiment la seule image du film qu'il y a sur l'internet entier, et moi qui adore faire mes propres screencaps d'habitude, oh la la la frustration)

Amour est un film splendide. Ça m'ennui de dire ça parce que Holy Motors est le genre de film qu'on n'ose plus faire en 2012 alors qu'Amour est le genre de film qu'on s'attend à voir, mais mon meilleur film 2012 est détrôné, désolé m'sieur Carax. Le titre du film est le sujet le plus abordé du cinéma, et pourtant c'est neuf. Et dire que l'on mêle ça au deuxième sujet le plus abordé, la mort. C'est un film sobre où les choses sont murmurées, c'est bien, c'est beau. Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva méritent tout les compliments (et bon sang, sauf pour un rôle dans Trois Couleurs Bleu que j'ai honnêtement oublié, je n'ai pas du voir Emmanuelle Riva dans un film depuis Léon Morin prêtre de 1961, un rôle de dingue dans un film super dur aussi). Un quasi huit-clos bien filmé (mais je dois encore dire, incroyablement sobre, Haneke a une discipline de maître dans son approche, comment il décide de rester sur un plan par exemple)...

Il y a, à un moment du film, quelque chose de voyeuriste. C'est une situation que l'on se demande si l'on va vivre un jour, et qui suscite une certaine curiosité. Voyeuriste, sobre, dur... C'est nécessaire je crois, car entre les mains d'un autre réalisateur cela aurait donné un truc mièvre larmoyants à violons juste bon pour les petites mères et ceux qui ne croient plus en rien. Mais à vrai dire j'ai souvent souris en regardant le film, en trouvant certains moments très beau. De ce que j'ai lu certaines personnes ressentent plutôt juste un malaise pendant le film entier, je dis non. La communication du couple, ce moment intime et difficile que nul ne peut accéder... Et là est tout le coeur du film. Le véritable amour. Un peu de beauté humaine véritable (ok c'est un film!) ça fait du bien ma foi. Palme d'or à Cannes mérité oui. 
FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH kuso7 kuso7 FUCK YEAH 




Skyfall, Sam Mendes, Royaume-Uni

YES. YEEESS. J'avais tellement détesté les derniers Bonds. Et là pouf un Bond qui peut prétendre aller rejoindre les meilleurs de la série entière. Plutôt que de moderniser la série en éliminant tout ce qui fait de la série quelque chose d'intéressant (Casino Royale a davantage l'air d'un film d'action des années VHS qu'un Bond), on a gardé ce mélange d'irréalisme cartoon et de classe. C'est un James Bond avec l'humour, l'action exagérée, le vilain mémorable, les voyages... Même si j'aime toujours pas la tête de vieux singe de Daniel Craig, et qu'on essai encore de nous vendre le fait que les agents secrets c'est trop dépassé au 21ème siècle mais il faut passer la moitié du film à justifier leur existence aujourd'hui. Skyfall va encore plus loin en nous offrant le petit bonbon d'oser un peu de backstory sur les personnages, je n'aurais pas dû aimer ça mais ce n'était pas déplacé. Par contre le film n'a pas vraiment de raison d'amener ce point, comme la plupart des trucs du scénario, on nous amène le truc et on fait rien avec, c'est un film qui débute sans cesse et qui ne termine pas. Enfin ça marche bien pour du Bond, parce que bien sûr l'histoire n'est pas super logique et ne sert qu'à étaler l'oeuvre cinématographique sur la quatrième dimension. Bon, c'est un défaut. Le plan du vilain dans Goldfinger, le meilleur Bond, est ridicule, mais il est fun et facile à suivre. Aussi, faire de M la bond girl en quelque sorte : super. Surtout qu'en fait l'autre "bond girl" du film n'offre aucune chimie avec Craig, meh.

La chose qu'il faut absolument mentionner pour ce film : sa cinématographie. C'est sûrement le plus beau Bond, l'image est somptueuse d'un bout à l'autre. Mais particulièrement pour les scènes à Shanghai. Le travail de réflexions sur les vitres mêlés aux néons est dingue, et la bataille contre le sniper est la scène de combat la mieux filmée que j'ai dû voir dans un Bond récent (quasiment un seul plan statique qui zoom lentement !! wow! J'ai envie de poker Christopher Nolan sur Facebook et lui montrer cette scène, mais pas le reste les autres scènes de combats sont relativement ordinaires). Le plan où le méchant principal arrive enfin est superbe.

La seule chose très laide dans le film c'est les dragons de Komodo, ils sont visiblement fait à l'ordinateurs et sont complètement ratés (en plus d'êtres dans la scène la moins bien filmée/montée du film je crois)... et depuis quand ces créatures mangent-elles les humains!? Oh, Bond.

Je pense qu'il faut tout à fait se situer dans les meilleurs Bonds... Sans dépasser le niveau d'un Bond. Heureusement. Mais c'est clair qu'à ce stade-ci, l'on aura jamais les Bonds d'antan, la franchise se considère trop importante pour replonger dans un univers sans-soucis, libre et naïve des débuts. Maintenant tout n'est qu'un terrible fardeau qu'elle porte sur ses épaules, ça se sent. Et comme à chaque fois, je me demande comment ils vont s'en tirer avec le suivant.
FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH 





Django Unchained, Quentin Tarantino, États-Unis

Tarantino nous livre un autre film de fantaisie de vengeance, après les juifs d'Inglorious Basterds, ici c'est la vengeance afro-américaine. Un sujet assez approprié pour le cinéaste, vu le sujet encore sensible aux États-Unis la chose passe mieux avec le langage urbain propre à ses films. C'est un western, qui s'inspire du courant italien des années 60 dans le style, la musique... et bien sûr Django. Django, pour ceux qui ne le savent pas, est un peu le James Bond du western italien, ça a commencé par un film qui est un classique aujourd'hui (réalisé par Sergio Corbucci, cinéaste trop méconnu de ceux qui ne vont que vénérer Sergio Leone de nos jours), et puis il y a eu des TONNES de suites, wikipédia en compte 31. Le personnage étant repris sans scrupule par plusieurs cinéastes de fond de baril, il change à peu près de look, acteur, backstory et tout à chaque film. Le dernier en date, Sukiyaki Western Django (par Takashi Miike) le rend japonais, et y a même Tarantino qui joue un rôle dans la scène d'intro. Dans le film qui nous intéresse, Django renaît en tant qu'esclave. Le choix de reprendre Django va de paire avec le film et est une association intelligente de l'auteur ; c'est un phénomène cinématographique qu'on appelle l'exploitation, et tout le reste du film est en fait un blaxploitation. Donc en fait, même en réalisant un western tiré d'un mouvement des années 60, Tarantino ne sort pas de son univers du cinéma grindhouse des années 70. Mais cela l'aide à rejoindre Inglorious Basterds comme un duo de film d'inspiration européenne (ce dernier étant un "Macaroni Combat").

D'ailleurs mon image ci-haut est celle où le nouveau Django de Jamie Foxx rencontre Franco Nero, qui jouait le Django original du classique de 1966. Une belle scène qui passera totalement pardessus la tête de ceux qui ne le reconnaîtrons pas. Fanservice. Tout comme pour le retour du theme musical! Ah, les themes de génerique grandiloquent d'autrefois. Y a plus que Bond qui continue cette tradition... 

Des blaxploitation western il y en a eu, comme Boss Nigger (1975) qui je crois est davantage le point de départ que le Django original. Django Unchained est déjà quelque chose de ramener ce genre de culture sociale totalement perdue aujourd'hui, victime du politiquement correct. C'est bien de voir ce genre de cinéma revenir des morts, comme Holy Motors a fait pour son genre. Même si Tarantino ne fait quasiment que ça de ses films. Donc, black power,violence jouissive... Mais le film présente deux types de violence, celle-ci et la violence de la ségrégation, celle des blancs faite aux noirs, présentée de manière sobre et choquante. Le reste ne dévie pas du Tarantino habituel ; dialogues mémorables, personnages caricaturés et fascinants...
Le meilleur élément du film est le tout dernier personnage principal à être présenté dans le film. Samuel L. Jackson m'a tué avec son Uncle Tom. Ce personnage courant de la culture américaine du 19ième et début 20ième siècle est brillamment remis au goût du jour dans le film, l'idée est géniale et menée jusqu'au bout, lui donnant un rôle alors là encore jamais vu mais pourtant si évident. Génial.
Christoph Waltz est excellent, ce type est parti pour une belle carrière, le genre où tu voudrais quand même voir un mauvais film si il est dedans.

Mais....

On dit de Quentin Tarantino qu'il est l'artiste hip hop du cinéma. Enfant populaire d'une culture underground de masse, langage urbain, habileté pour faire du sample de scènes, dialogues, look et compagnie comme l'on fait en hip hop pour la musique. Mais là où j'admirais la complexité et la variété des influences à l'heure de ses premiers films, plus le temps passe et plus ses films semblent être une émulation, un pastiche. Le producteur de rap un peu paresseux ou fatigué qui prendrait Good Times de Chic ou Genius of Love de Tom Tom Club comme seul et unique sample en 2013. Tarantino ne me donne plus l'impression de créer un nouveau cinéma depuis Kill Bill, mais simplement de réssuciter ce qui l'a passionné. Ce n'est pas mauvais, un film n'a pas besoin d'être neuf, mais dites-moi, c'est tout de même dommage. Je suis l'un de ceux qui défend Death Proof de ses détracteurs, mais je suis tout de même forcé de reconnaître qu'il s'agit d'un Tarantino dans une zone de confort. Et dans Django Unchained, il semble même être un peu forcé à faire son truc, a oui il me faut le texte qui défile, oh oui tiens il me faut ce zoom... que serait ce film si je ne place pas ce genre de musique à ce moment là, tel qu'on le faisait à l'époque... oh mais je vais mettre une pièce de hip-hop a ce moment-là (Quentin, ça reviens au même que les pièces funk dans Boss Nigger) etc....

Le film qui ne va convaincre personne de s'abonner à son fan club et qui ne lui fera perdre aucun membre du club, je crois. Il sort dans quelques jours dans vos vieux pays si ça vous intéresse!
FUCK YEAH FUCK YEAH 

Bir Zamanlar Anadolu'da, Nuri Bilge Ceylan, Turquie
V.F. : Il était une fois en Anatolie


Bon ben voilà, j'ai parlé de JAMES BOND et de QUENTIN TARANTINO, allez vous me suivre même si je vais dans le territoire des films ultra-longs complexes qui bougent pas venant de pays qu'on savait pas qu'ils avaient des caméra?

Parce que Il était une fois en Anatolie dure trois heures, n'a aucune bande-son, mets en vedette des personnages âgés en période de réflexion, est ambigu et bien statique. Pour les trois qui continuent à lire : Le film raconte une recherche policière d'un corps enterré quelque part en campagne, aidé d'un suspect évasif, sur une période de 12 heures. Leur boulot est d'éclaircir (choix de mot pas innoncent de ma part vu le travail esthétique, j'y viens plus tard!) la vérité dans une affaire de crime, donc. Mais après quelques minutes, où les policiers commencent à parler de beignes et de fromages, il devient claire que les personnages sont davantage distraits par leur propre vie et laisser traîner les grands thèmes. Tout le film repose sur une recherche de vérité, ses paradoxes et qui est vraiment coupable de quoi, puis d'avoir raison, en précisant lentement son focus sur le docteur et la perte de son innocence. Je ne peux pas dévoiler l'intrigue même si elle reste vague. On est dans le noir (ha ha ha...) pendant une certaine partie du film, certaines conversations prenant sens plus tard. Le film ne prend pas le public pour de la tarte non plus, en faisant usage pas qu'un peu de symbolismes. Y a un sacré plan de deux minutes d'une pomme qui tombe très loin de son arbre (clin d'oeil, clin d'oeil) seulement pour rejoindre des pommes pourries (clin d'oeil !!).

Je disais qu'on est dans le noir longtemps : la moitié du film se déroule la nuit en campagne. Noir absolu. Travail d'éclairage époustouflant... accompli seulement grâce à des lumières de voiture. C'est vraiment magnifique, il est rare de voir une nuit de la sorte au cinéma, travail accompli. De jour c'est moins intéressant, mais bon... Le film est globalement très bien foutu, avec ses plans existentiels bien longs qui ne plaira qu'aux amateurs de Tarkovski ou Angelopoulos ou je sais pas (ou ceux qui ont aimé le plan où on voit pour la première fois le méchant dans Skyfall, tiens). Bon le film est mature comme du Tarkovski mais c'est plus terre à terre / pas trop spirituel tout en arrivant à être un peu emo à deux trois moments (Le docteur commente à un moment qu'il pleut dans la ville voisin et c'est bien fait, mais ça sort comme un truc qu'on pourrait trouver dans un casier d'école). Ça heurte un peu le film je trouve ainsi que l'approche très littéraire du film. La manière dont les différentes sujets du thème s'entrecroisent vont penser davantage à quelque chose que l'on voit dans les livres, le cinéma porte cela très lourdement, et effectivement Anatolie est un film très long et lourd de ce fait (bon sang, les pires mots à dire à propos d'un film, quelqu'un me lit encore avec intérêt rendu ici?), tendu debout par la magnifique image et son aura de mystère et de gravité qui affecte ces hommes âgés. Lorsque le jour arrive, le film a eu le temps de mettre ses éléments en place pour que l'on suive avec intérêt. Mais ce n'est pas que le film est sans légèreté ; il y a de l'humour dans la manière dont les défauts des hommes nous sont présentées ; les crises de nerf du chef policier, la vanité et la fierté du procureur, celui qui pose discrètement des légumes qu'il vient de cueillir dans le coffre de la voiture à côté du cadavre... Enfin voilà, c'est le genre de film qui traite de beaucoup de choses et qui en même temps pourrait passer pour un de ces films qui ne traite de rien du coup et où il se passe rien et qui sert à rien et c'était mieux quand la Turquie nous faisait des Turkish Star Wars.
FUCK YEAH FUCK YEAH 



Tabu, Michel Gomez, Portugal

Ouip l'image est en format carré 1.37:1. On a probablement plus filmé de films dans ce formats ces 3 dernières années que sur les 20 années précédentes. Comme ça j'ai juste Elephant de Gus Van Sant qui exploitait ce format dans ces années-la. Enfin, bonne idée.
Et donc c'est pas tout mais c'est en noir et blanc et cela se passe dans la jungle en grande partie. Tout cela est en hommage au magnifique "Tabu" de F.W. Murnau, film muet de 1931 et probablement l'avant-dernier muet hollywoodien (le dernier étant le très tardif Temps modernes de Chaplin). Mais le lien entre les deux films s'arrête la, le film raconte tout autre chose. En deux parties d'une heure.
Dans la première partie ("Paradis perdu"), qui se déroule entre fin décembre 2010 et début janvier 2011 a Lisbonne, on est dans le brouillard. Une femme d'âge moyen s'inquiète de la santé d'une vieille dame voisine, craignant qu'elle soit sénile. Et alors que l'on croit que le film sera a propos de cette femme d'âge moyen... La deuxième partie du film ("Paradis") est entièrement a propos de la vie de la vieille dame, dans la jungle africaine.
Il s'agit d'une vie somme toute assez banale pour le cinéma, triangle amoureux, la vie la mort c'est dur a vivre oh oui, tout ca. Mais le film raconte cela d'une manière si poétique! Aucune conversation, et les seuls bruits entre les morceaux de musique rétro 60s sont comme éloignés. Si quelqu'un frappe un clou en close-up, on a en fait l'impression d'entendre un clou frappé trois coins de rue plus loin. Comprenez-vous un peu le concept? La deuxieme partie du film est du coup quasiment muette, on voit sans pouvoir entendre les gens parler, on a davantage de bruits de jungle que du reste. Le tout accompagné par une narration qui s'arrête parfois. C'est vraiment vraiment tres beau.
Et du coup, la premiere partie fait très austère. La femme moyennement âgée est victime d'une solitude dont elle n'arrive pas à s'échapper. C'est ce qui fait qu'elle est la seule a s'intéresser un tant soit peu a la vieille dame, sans y arriver. Les deux parties fonctionnent en fait comme un double-feature (chose rare de nos jours, mais courante à une époque, le projet Grindhouse de Rodriguez et Tarantino ayant été une sorte de revival du genre, malheureusement séparé en deux films en Europe). Un double-feature qui se contraste énormément: la première partie est plus lourde, réelle, un peu confuse, sobre et pour les thèmes il y a de quoi se travailler la tête. La deuxième partie est légère, belle, poétique, simple, amours de jeunesse et tout ça. Mais c'est un double-feature ou les deux parties sont reliées, comme si il y avait un fondu enchaîné entre les deux parties. La première démarre la deuxième, la deuxième conclue la première, mais sont leurs propres trucs. J'ai été un peu frustré de ne pas avoir de conclusion sur la vie de la protagoniste de la première partie suite aux révélations de la deuxième partie... mais c'est ainsi, je suppose.
FUCK YEAH FUCK YEAH et LA BONNE AFFAIRE (je l'aime mieux que les films auxquels j'ai donné 2 sourires, mais moins que ceux auxquels j'en ai donné 3, donc voila...).




Moonrise Kingdom, Wes Anderson, États-Unis

Wes Anderson.
FUCK YEAH FUCK YEAH FUCK YEAH 

Bon ok je devrais élaborer un peu, mais je suis pris de court un peu, et je mets fin a mon festival de films de 2012 maintenant alors qu'il m'en reste encore à voir. Moonrise Kingdom c'est du Wes Anderson en très grande forme, je ne sais pas si c'est son plus drôle, son plus inventif, ou son plus quoi que ce soit sinon son plus awwww.
Sinon c'est ptet même son plus Wes Anderson, parce que j'ai éclaté le Wes Anderson Bingo en quelques instants seulement.
Ptet dommage que Bill Murray soit sous utilisé. Il sera tout de même mon numéro 3 au palmarès des meilleurs films de l'année, après Amour et Holy Motors. Je reviendrais ptet vous en faire un pavé un jour! Mais au fond, qu'est-ce qu'il y a à savoir? Wes Anderson.

Note : c'est le troisième film, avec Tabu et Beast of the Southern Wild, a être en 16mm. Ce format inventé pour des raisons budgétaires totalement dépassées aujourd'hui semble renaître pour ses qualités organiques, impressionnistes. Ou est-ce une autre façon de combattre le piratage, vu qu'a moins d'avoir un fichier de 20go c'est pas très visible.

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