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Cinématurnome s'intéresse au cinéma plus ou moins oublié (qui a donc 20 ans ou plus). On aime pas attribuer des notes ici alors pour faire joli il y a des lunes qui indiquent un facteur relatif d'obscurité, comme ça, pour rien.

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samedi 25 mai 2013

Le Wazzou polygame





Un film d'Oumarou Ganda
Niger, 1971




(aïe aïe, deux mois sans nouveau film, j'étais si occupé ces derniers temps, je n'ai pas eu le temps d'en regarder un seul. Pas un seul! Rassurez-vous, j'en ai souffert)


C'est le deuxième film d'Oumarou Ganda en tant que réalisateur, lui qui a découvert le cinéma en jouant le rôle principal de Moi, un noir (1958) du célèbre cinéaste ethnographique Jean Rouch.  Le Wazzou polygame concerne donc un personnage que l'on pourrait décrire comme un Tartuffe, quelqu'un qui se prétente comme très attaché à des valeurs religieuses mais qui se révèle plutôt comme un hypocrite. Le wazzou revient donc de la mecque, obtenant le titre convoité de Hadji. Il discute de sa sagesse acquise avec d'autres anciens du village, puis vient à discuter de son désir d'épouser Satou, en faisant donc sa troisième femme, même si cette dernière était promise au jeune et sans-le-sou Garba. Le Wazzou utilise son argent pour convaincre la famille de Satou, même si cette dernière refuse absolument d'être mariée à lui. Évidemment, ne peut pas bien finir. On y conteste l'autorité et l'abus de pouvoir, mais ce sont les petits qui vont souffrir.



Je disais qu'Oumarou Ganda a découvert le cinéma via Jean Rouch, et sans pouvoir le confirmer je crois qu'il y a influence, des traces qui restent dans le style. Jean Rouch est le pionnier de la caméra épaule moderne, et Ganda reprend cette esthétique documentaire à son film. Plusieurs scènes, je pense à celle de la paye de la dot et celle du mariage, semblent captées du quotidien. Le récit est fracturé, bourrés d’ellipses qui font progresser l'histoire à pleine vitesse, l'on passe d'une scène de jour à une scène de nuit en une fraction de seconde, avec rarement des plans d'ensemble afin d'établir l'action. Mais le récit simple permet de bien suivre l'action, le tout aidé de quelques cartons titres (comme à l'ère du muet) qui donne un certain air de conte à l'histoire.

En somme c'est un film rapide, court et simple mais efficace. Le film gagne le premier prix au tout premier FESPACO, le festival majeur du cinéma africain, ce qui lui a donné une certaine notoriété relative au cinéma africain, qui reste dans son ensemble assez ignoré à l'étranger.


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